DEEPFAKES comprendre la menace et savoir s'en protéger
Les deepfakes, ces contenus créés par intelligence artificielle, représentent aujourd’hui un véritable défi numérique. Qu’il s’agisse de vidéos trafiquées, de voix synthétiques ou d’images modifiées, ces fabrications trompent l’œil comme l’oreille et rendent de plus en plus floue la frontière entre le vrai et le faux.
Mais alors, comment les repérer et, surtout, comment s’en prémunir lorsqu’on dirige une PME ?
Un deepfake c'est quoi ?
Le terme « deepfake » combine deep learning (apprentissage automatique avancé) et fake (faux). Il désigne des contenus numériques fabriqués ou modifiés grâce à des algorithmes capables d’imiter à la perfection l’apparence, la voix ou les comportements humains.
Si l’on pense d’abord aux vidéos truquées, la réalité est bien plus large : messages vocaux, photos retouchées, avatars numériques, voire textes générés pour reproduire le style d’une personne. Ces outils ne sont plus réservés aux laboratoires de recherche : ils sont accessibles à tous et leur qualité ne cesse de s’améliorer.
Quelques exemples marquants ont déjà circulé :
- En 2018, une vidéo montrait Barack Obama prononçant des insultes… alors qu’il s’agissait d’une pure création numérique.
- En 2019, une société allemande a perdu plusieurs centaines de milliers d’euros après qu’un fraudeur a utilisé un deepfake vocal pour imiter son dirigeant et ordonner un virement.
Ces situations montrent bien que nous ne parlons plus de science-fiction, mais d’un risque concret.
Pourquoi les PME doivent s'en soucier ?
On pourrait croire que seules les grandes entreprises ou les célébrités sont visées. En réalité, les PME constituent des cibles privilégiées, car elles disposent souvent de moyens de protection plus modestes.
Les dangers principaux sont :
- Fraudes et escroqueries : par exemple, un appel imitant la voix d’un responsable qui demande un transfert urgent de fonds, ou des photos manipulées utilisées pour exercer une pression.
- Atteintes à la réputation : une vidéo falsifiée d’un collaborateur ou un faux communiqué peuvent circuler rapidement et nuire gravement à l’image de l’entreprise.
Comment repérer un deepfake ?
Même si la technologie devient de plus en plus sophistiquée, certains indices permettent encore de déceler la supercherie :
- Dans les vidéos : clignements d’yeux artificiels, lèvres mal synchronisées, arrière-plans incohérents, détails flous au niveau des cheveux ou des mains.
- Dans les audios : tonalité métallique, rythme de parole peu naturel, intonations étranges.
- Dans le contexte : message provenant d’une source inconnue, contenu émotionnellement chargé, demande inhabituelle de la part d’un interlocuteur habituel.
Des outils spécialisés comme Deepware ou Sensity existent également pour analyser des fichiers et détecter d’éventuelles manipulations.
Bonnes pratiques pour se protéger
Les PME ne sont pas démunies face aux deepfakes. Voici quelques mesures simples mais efficaces :
- Sensibiliser et former les équipes : les collaborateurs doivent savoir reconnaître les signaux d’alerte et adopter les bons réflexes.
- Vérifier les sources : en cas de doute, contacter directement la personne via un autre canal avant d’agir.
- Faire appel à des spécialistes : en cas d’incident ou de suspicion, un expert en cybersécurité pourra analyser la situation et proposer des solutions adaptées.
- Rester informé : suivre l’évolution des technologies et des nouvelles arnaques aide à anticiper les menaces.
- Réagir rapidement : si un deepfake circule, conserver les preuves (captures, liens, métadonnées), alerter la plateforme concernée et déposer plainte auprès des autorités.
Quelle est la conclusion ?
Les deepfakes ne sont plus de simples curiosités technologiques. Ils représentent une menace grandissante pour toutes les entreprises, y compris les plus petites. La vigilance et la formation sont les meilleures armes pour s’en prémunir.